En parallèle de ses études universitaires théâtrales (DEA sur Didier-Georges Gabily, Eugène Durif…), Annabelle Sergent devient auteure et interprète de ses spectacles. Elle fait partie de cette génération d’artistes issue des arts du récit, qui mêle intimement écriture textuelle et écriture de plateau.
Avec Bottes de prince et bigoudis (2006), P.P. les p’tits cailloux (2010) et Le Roi des Rats (2015), Annabelle Sergent compose une trilogie sur les récits qui traversent l’enfance, et défend le spectacle tout public « à partir de… ». Pour elle, s’adresser au jeune public c’est avant tout écrire de plusieurs points de vue : l’enfance, l’adulte, l’enfance de l’adulte.
Elle s’entoure de collaborateurs artistiques, Vincent Loiseau (Kwal), Anne Marcel, Hélène Gay, pour écrire, interroger la scène, et rêver à des formes scéniques qui lui sont propres. Son esthétique, exigeante et audacieuse, seule-en-scène, plateau nu, avec pour seuls partenaires de jeu la scénographie lumière et la musique – vaut à P.P. les p’tits cailloux une nomination aux Molières Jeune Public 2011. Depuis 10 ans, Annabelle Sergent arpente les théâtres de France pour y jouer ses créations. Elle aspire aujourd’hui à interroger son travail, à le prolonger en le confrontant à des auteurs dramatiques contemporains.
En 2016, devant les secousses sociétales, les attentats, les guerres, Annabelle Sergent interroge la source du geste de création. Tenter de cerner ce qui se trame aux portes de l’Europe… Elle quitte les récits de fiction, et ouvre un cycle sur les écritures du réel, en direction des adolescents. Elle invite des autrices à explorer un champ artistique et politique à partir de cette question :
« À quoi rêvent les enfants en temps de guerre ? »
Elle met en scène Waynak, co-écrit avec Catherine Verlaguet [publié chez Lansman Editeur]. Le second volet, Shell Shock, est une commande d’écriture à l’autrice Magali Mougel [publié aux Editions Espaces 34].
Après quatre années de recherches sur ces sujets politiques, Annabelle Sergent interroge la question de la bagarre, proposant une pirouette sur la notion de conflit, à hauteur d’enfant. Comment conjuguer toutes ces forces qui traversent l’humain, dès le plus jeune âge ? Elle passe commande à l’autrice Karin Serres pour écrire Bagarre, à partir de 6 ans, sorte d’écho artistique et fantaisiste, sur la source des conflits. La Trilogie du Ring est ainsi composée de trois pièces : Bagarre (spectacle), Titus (O.M.A. pour Objet de Médiation Artistique) et Tata Moisie (happening).
Les lectures croisées d’Annabelle Sergent et Karin Serres, à la fois « quantiques » et inspirées des philosophes du vivant, les amènent aujourd’hui à poursuivre leur geste de création à travers un cycle sur le vivant, avec deux formes : SAUVAGE (spectacle à partir de 10 ans) et la petite forme artistique, La bête. Ces deux spectacles, ainsi que le projet de médiation ont été créés avec les araignées philosophes courant 2023.
En tant qu’artiste, Annabelle Sergent participe au jury ARTCENA des Grand Prix de Littérature Dramatique et Grand Prix de Littérature Dramatique Jeunesse depuis 2022. Elle intervient comme chargée d’enseignement pour l’analyse des spectacles auprès des étudiants en Licence 1 Arts du spectacle à l’Université Catholique de l’Ouest à Angers depuis 2021.
Elle est également co-directrice pédagogique du LABO, à La Maison du Conte à Chevilly-Larue depuis 2021 et présentera la nouvelle création de la Compagnie La Loba, Sauvage, au Théâtre Municipal de Montreuil en partenariat avec La Maison du Conte.
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